Ce qui ne va pas dans les méthodes courantes
Ce qui ne va pas dans les méthodes courantes
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La méthode Lulu est née d’un constat : la difficulté des professeurs à trouver, pour travailler telle ou telle graphie, des textes riches, à la fois porteurs de sens et présentant suffisamment de mots qui contiennent la(les) graphie(s) qu’ils veulent mettre en relief.
Cela afin de permettre une étude ciblée, et de surcroît, c’est
extrêmement important, avec le moins de difficultés autres possibles.
Certes, bien des méthodes existantes (mixtes) proposent des textes conçus pour l’étude de telle ou telle lettre ou graphie, mais ils sont trop courts pour développer un sens satisfaisant et permettre la réflexion ; et, plus grave encore, ils contiennent beaucoup de graphies non encore abordées en classe, ce qui oblige l’enfant soit à lire " globalement ", sans vraiment savoir comment fonctionne le code alphabétique, soit à survoler hâtivement et sans ordre ces graphies intempestives.
Par exemple, pour le son " ch ", qui est assez facile et que l’on pourrait trouver dans les premiers chapitres d’une méthode conventionnelle, on trouverait un texte comme celui-ci :
" Chatounet a faim. Il cherche quelque chose à se mettre sous la dent. Il voit des champignons et en croque un bout : " Pouah ! " Il le recrache. Il voit Charles, à cheval sur le muret, qui mange un gros sandwich. " Miaou ! Miaou ! " Chatounet miaule et se frotte contre ses chevilles. " Eh ! Tu me chatouilles ! ", s’écrie Charles. etc…
Il est vrai que le son " ch " est présent, mais au milieu d’un vrai sac de nœuds :
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Chatounet : il faut déjà connaître la graphie " ou " et savoir que " et " se lit " é " ;
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faim : la graphie " aim " est très particulière, il faut d’ailleurs déjà connaître le " in " et le " ain " ;
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cherche : le –e suivi de deux consonnes ( ici quatre !) se prononce " è ", c’est aussi une règle très particulière ;
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quelque chose : là aussi, le " e " est suivi de deux consonnes ( même trois) ; et dans " chose ", on rencontre le " s " intervocalique à valeur de –z…
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mettre : " e " suivi de deux consonnes ;
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sous : encore le " ou " ;
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dent : nasale qui ne se comprend pas si on ne l’a pas déjà expliquée ;
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voit : graphie " oi ", elle aussi très spécifique ;
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etc ! etc !
Si on décide de fonctionner sans méthode et que l'on tente de se débrouiller en partant de petites histoires ( littérature jeunesse), on est dans la même situation.
En bref, ces textes non aménagés ou insuffisamment, sont un vrai parcours du combattant pour les jeunes enfants qui ne connaîtraient que la valeur de base des lettres !
Bien sûr, un certain nombre d’entre eux finiront par se débrouiller, mais les autres ?
Beaucoup de peines et d’angoisses cachées, peu propices à l’épanouissement et à l’apprentissage ….
Il faut donc impérativement se mettre à la place des très jeunes enfants :
si on les fait travailler sur des
textes insuffisamment aménagés, on les met devant des difficultés multiples
et ingérables qui vont vite en décourager beaucoup.
C’est ce qui se passe trop souvent, et ces élèves-là ont beaucoup de difficultés à remonter la pente, ou ne la remontent pas. Les autres, hormis les esprits brillants, vont s’en sortir à moitié, acceptant une situation d’urgence qui leur fait commettre de nombreuses erreurs ; et plus on les laisse s’installer dans l’erreur, plus elle risque de s’enkyster dans les esprits.
Sans compter, et c’est peut-être le plus grave de l’affaire, que cette première approche stressante de la langue écrite est évidemment très dommageable à long terme, non seulement pour l’écriture, mais aussi pour toute forme d’apprentissage scolaire.
Le credo de la Méthode Lulu :
aménager l’apprentissage de la langue grâce à des découvertes rigoureusement programmées.